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«Les juges ont choisi la solution finale» : le responsable du RN en Aveyron compare la peine de Marine Le Pen à la Shoah

2025-04-02T15:52:30Z


La mort de Jean-Marie Le Pen n’a pas mis un terme dans les rangs du Rassemblement national aux références choquantes avec la Seconde Guerre mondiale. Dans un communiqué de presse publié mardi 1er avril, le délégué départemental du parti dans l’Aveyron, Jean-Philippe Chartier, s’est fendu d’une nouvelle comparaison hasardeuse. «Les juges ont choisi la solution finale pour Marine Le Pen», écrit, dès sa première phrase selon le quotidien régional Centre Presse, le candidat déclaré à la mairie de Rodez. L’homme politique de 65 ans avait rédigé ce texte en réaction à la condamnation de la cheffe des députés RN à quatre ans de prison (dont deux ferme) accompagnée de cinq ans d’inéligibilité pour son rôle central dans le détournement des fonds européens au service de son parti. A lire aussi Condamnation de Marine Le Pen : après le déni, la riposte à tout va Après son introduction choquante, l’homme politique ruthénois, qui n’a pas répondu à nos sollicitations, poursuit avec ce parallèle xénophobe : «Ils [les électeurs] ne comprennent pas le deux poids, deux mesures de la justice qui d’un côté laisse les clandestins frappés d’OQTF poursuivre leurs activités criminelles sur notre territoire, et de l’autre condamne avec une extrême sévérité la candidate du Rassemblement National». Une attaque contre les juges qui s’ajoute aux nombreuses invectives de l’extrême droite depuis la décision rendue par le tribunal correctionnel de Paris lundi. Le même jour que le responsable aveyronnais, Guy-Olivier Cuénot, seul élu RN siégeant au Parlement de Nouvelle-Calédonie s’est ainsi réjoui sur ses réseaux sociaux des menaces de mort contre la présidente du tribunal, les qualifiant de «saine révolte contre ce fascisme gauchisant». Le procureur de la République saisi par le maire de Rodez Dans la foulée du communiqué, Christian Teyssèdre, le maire centriste de Rodez, a averti le procureur de la République des propos tenus par le responsable lepéniste. «Cela relève d’une dérive inacceptable qui banalise la Shoah et minimise les horreurs de la guerre. Tout le monde sait ce qu’est la solution finale : l’extermination des juifs», s’indigne l’édile auprès de Libération. Il explique avoir eu recours à l’article 40 du code de procédure pénale qui lui impose d’informer le magistrat de tout crime ou délit qu’il aurait constaté. «Il a dérapé et je ne peux pas laisser passer cela. Il faut faire respecter la loi. Il a été candidat aux législatives, il se présente contre moi aux municipales mais je ne suis en croisade contre personne», poursuit-il, regrettant cette mauvaise publicité pour sa ville. «Cela m’a surpris», confie le maire. Un sentiment partagé par Sarah Vidal, élue d’opposition (Divers Gauche) à Rodez : «C’est la première fois qu’on voit Jean-Philippe Chartier tenir des propos aussi graves, même si on a vu aux dernières législatives un certain nombre de candidats qui tenaient ce genre de discours». «Cela intervient en plus dans un contexte de montée de la violence antisémite en France», regrette la conseillère municipale et départementale. Battu par le macroniste Stéphane Mazars aux législatives de 2024, Jean-Philippe Chartier avait déjà fait parler de lui pour son arrogance lors de sa campagne. Neurologue, le candidat RN s’était imaginé ministre de la Santé de Jordan Bardella, estimant qu’il avait «le même cursus qu’Olivier Véran [ministre de la Santé pendant la période Covid]» et qu’il ferait «bien mieux que lui». Sûr de lui, il avait également déclaré qu’il était capable «de faire aussi bien que les énarques».

Profile Image Angela Thompson

Source of the news:   Libération

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