Loading Articles!

Paris : avec seulement deux fermetures de classe, le 7e arrondissement de Rachida Dati a-t-il été privilégié ?

2025-04-03T04:32:36Z


Rentrée après rentrée, Paris continue de perdre des classes. Après les 137 fermetures en 2024, ce sont 178 classes (pour 22 ouvertes) qui devraient être supprimées dans la capitale à la rentrée 2025. Si 188 étaient prévues initialement, dix ont pu être sauvées à l’issue des discussions de l’académie de Paris avec le Conseil Départemental de l’Éducation Nationale (CDEN) qui ont eu lieu les 20 et 21 mars 2025. Des fermetures qui désespèrent élus comme organisations de parents d’élèves. Mais un détail a particulièrement choqué les participants aux discussions. Si tous les arrondissements de la capitale sont concernés, un d’entre eux semble particulièrement épargné : le 7e arrondissement, qui ne perd que deux classes. « Certaines écoles ont bénéficié de mesures plus favorables » Dans un communiqué publié la semaine dernière, la FCPE Paris, association de parents d’élèves, s’étonne de « la disparité du traitement des arrondissements dans la future carte scolaire » : « Certaines écoles ont bénéficié de mesures plus favorables, notamment dans le 7e arrondissement de Paris où très peu de fermetures y ont été entérinées, malgré des ratios qui conduisent, ailleurs, à des fermetures de classes (surtout dans les quartiers populaires du Nord-Est parisien). » Qu’est-ce qui pourrait justifier une telle situation ? A cette question, ni le rectorat, ni l’académie de Paris, ni même le ministère de l’Education nationale, tous contactés par 20 Minutes, ne répondent. Mais la FCPE, elle, évoque « un éventuel traitement de faveur ministérielle accordé au 7ᵉ arrondissement », dont la maire n’est autre que Rachida Dati, ministre de la Culture et une des favorites à l’élection municipale de 2026. Pour Patrick Bloche, premier adjoint d’Anne Hidalgo en charge de l’éducation et membre du CDEN, cela ne fait que peu de doute : « Le tribut que paie le 7e arrondissement n’est pas proportionné à celui réservé à tous les autres. Il s’agit d’une décision absolument injustifiable. » Un traitement de faveur pour le 7e arrondissement grâce à sa maire Rachida Dati ? Seules deux classes ont été fermées, toutes deux dans un seul et même établissement, l’école élémentaire Duquesne. « Les conditions que présente l’arrondissement sont celles qui entraînent des dizaines de fermetures ailleurs », explique l’élu qui pointe une école en exemple. « Prenez l’école maternelle Saint-Dominique. Elle présente une moyenne de 20 élèves par classe. C’est même 17 élèves par classe en petite et moyenne section. On est presque dans les conditions de zones d’éducation prioritaire. On pouvait aisément fermer une classe dans cette école afin de pouvoir en sauver une autre dans un autre arrondissement plus touché. » « Le fait que la maire du 7e arrondissement fasse partie du gouvernement peut laisser penser à des esprits mal placés comme les nôtres qu’il puisse y avoir eu une intervention à ce niveau. Ni le ministère, ni le rectorat n’ont pu nous répondre sur les raisons d’un tel traitement. Mais c’est indiscutable. Il y a eu un traitement de faveur ministériel », finit par asséner Patrick Bloche. Le nombre de fermetures de classe dans le premier degré est décrété en fonction de la dotation en enseignants décidés par le ministère de l’Education nationale. Pour la rentrée 2025, le ministère a décidé de supprimer 110 postes d’enseignants. A ceux-là, il faut ajouter les 68 autres postes qui sont déplacés vers une brigade de remplacement que l’académie de Paris a voulu reconstituer. Contactés par 20 Minutes, Rachida Dati et son cabinet n’ont pas répondu à nos sollicitations.

Profile Image Thomas Fischer

Source of the news:   20 Minutes

BANNER

    This is a advertising space.

BANNER

This is a advertising space.